Le Bulldozer de Cristal
Quand on a peur de l’Amour
C’est quoi l’Amour ?
« Ouvrir son cœur …
« Il est des choses qui ne s’expliquent pas, qui ne s’expriment pas par les mots car il n’existe pas de mots pour ça. Le cœur entend, comprend, ce que l’esprit tente de rationaliser ; le corps ressent, vibre, au rythme du cœur. Les deux s’emballent, s’harmonisent, et déballent les émotions. Rien ne peut stopper cette chevauchée alors l’esprit rend les armes. »
Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal
L’Amour : le passé au passé ?
« Pourquoi nous sentons-nous si seuls parfois dans ce présent en quête de lendemains qui n’existent pas, en souvenir d’hiers qui n’existent plus ? »
Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal
Les citations de cet article sont extraites de mon dernier roman Le Bulldozer de Cristal. C’est une histoire d’Amour. Entre une mère et sa fille. Entre une grand-mère et sa petite-fille. Entre une femme et ses relations amoureuses. Entre une femme enceinte et sa fille en devenir.
Mais avant toutes ces relations d’amour, il y a la relation qu’entretient Mélodie, mon héroïne, avec elle-même. Comme dans tous mes livres, ce dernier roman est une quête de soi, une résilience, un éveil de conscience. Mélodie a fermé son cœur à la relation amoureuse, alors qu’elle « meurt d’Amour » pour sa mère décédée lorsqu’elle était enfant.
Peut-on mourir d’amour ?
C’est une métaphore, mais oui, je pense qu’on peut « mourir » d’amour. Parce qu’on ne fait pas le deuil du passé. Parce qu’on vit en portant des fardeaux invisibles qui nous empêchent de nous libérer de ce poids du passé. Parce qu’on reste prisonnier de nos geôles intérieures, on meurt à soi-même.
L’Amour ne peut se satisfaire d’un espace réduit. Il nécessite ampleur, ouverture, immensité.
Le passé a besoin d’être dépassé, apaisé, guéri pour laisser place à l’amour. La quête de soi est ce cheminement des ténèbres à la lumière.
« Il m’en a fallu des années pour réveiller bien plus tard, ce que j’avais enseveli si profond que je le croyais perdu à jamais – mon désir d’aimer. D’aimer l’autre. »
Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal
L’Amour : La relation Amoureuse
Bien sûr, lorsque l’on parle de l’Amour, on pense immédiatement à la relation amoureuse, à la rencontre qui va faire chavirer notre cœur, aux papillons, à la construction d’une famille, au mariage ou à la vie à deux, à ce cœur solitaire qui trouve un partenaire de vie pour se sentir moins seul, à ce désir ardent qui rend la vie tellement plus exaltante.
Tous mes romans parlent d’amour. J’écris des histoires d’amour. Des histoires où se posent les questions de l’engagement, de l’attachement, du désir et de son maintien, de la séduction et de l’attirance. Dans mon dernier roman, mon héroïne Mélodie est call-girl. Elle refuse l’amour pour un homme, elle refuse le mariage et ne veut pas d’enfant.
« Cet homme a le don de m’attendrir. De me faire rire. De me faire penser que peut-être se sentir amoureux n’est pas si dangereux. Que peut-être refaire un monde à deux n’est pas si mal. Néanmoins, il faut que je garde le cap, que je me ressaisisse. Tout finit un jour, tout meurt un jour, l’amour aussi. Et ce jour-là, on a si froid qu’on gèle sur place, et qu’on se brise en mille morceaux. »
Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal
C’est au travers de quelques clients avec qui elle crée une relation particulière qu’elle tente de comprendre la relation homme-femme. Puis il lui faudra faire son cheminement personnel pour se libérer des ses propres prisons afin de s’accorder le droit à l’Amour, et d’accepter l’idée du couple et de la famille.
L’Amour : Quid de l’Amour Inconditionnel ?
C’est sans doute ça l’amour inconditionnel, aucune condition au pouvoir d’Aimer. Oui, mais cette forme d’Amour sans limite est-elle vraiment concevable ? Est-ce enrichissant ou dangereux voire destructeur d’Aimer sans frontière ? Aimer ainsi est synonyme d’absolu, d’infini, et peut se conjuguer avec déséquilibre, abyme, saut dans le vide, souffrance. Est-ce possible de croire que l’autre va combler tous nos manques, et qu’il mérite donc cette place dans notre cœur et notre esprit. Ne sommes-nous pas dans une forme de dépendance affective, dans un manque d’amour de soi, et dans un accord qui risque de nous faire accepter l’inacceptable ?
Mon expérience relationnelle dysfonctionnelle m’a fait accepter l’inacceptable. J’étais incapable de mettre des limites entre les autres et moi, incapable d’être à ma juste place. Mon manque d’Amour avait fait de moi une dépendante. J’en parle beaucoup de cette dépendance car c’est une véritable prison, et une grande souffrance.
Je pense que l’Amour inconditionnel est celui que l’on porte à un enfant. Peut-on y mettre des réserves ? C’est un sujet qui ouvre un large débat. Mais c’est selon moi le seul Amour qui soit sans modération.
« Ma grand-mère a ce don particulier d’être comme si elle était moi, indissociable de moi, si fort qu’elle pourrait mourir au même instant que moi, qu’elle n’y survivrait pas, que son cœur stopperait immédiatement si le mien s’éteignait. Elle sait quand mes battements se font fragiles et ralentissent, elle sait quand ils reprennent leur course folle vers ces choses qui m’atteignent et me font mal, ces empreintes qui ne périssent jamais. »
Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal
L’Amour : Quid de l’Amour de Soi ?
L’Amour de soi, bien loin d’être de l’égocentrisme est la condition indispensable à l’Amour des autres. Comment envisager de pouvoir aimer de manière équilibrée, dans un juste échange et sans pour cela en attendre un retour, aimer avec maturité, sagesse et authenticité si l’on ne s’accorde pas cet amour de soi, cette belle image de soi, et l’estime pour soi ?
Le manque d’amour fait souffrir, mais c’est le manque d’amour pour soi-même qui provoque les pires souffrances. La valeur que l’on s’accorde joue dans tous les domaines de l’existence. Sans amour de soi, pas de respect de soi, pas de confiance en soi, pas de force intérieure.
« J’essaie de comprendre aujourd’hui pourquoi j’acceptais un tel degré d’irrespect de ma personne, me réduisant à n’être qu’une très belle poupée gonflable mais vivante. Quoi que… l’étais-je vraiment ? Vivante ? Inconsciente oui, je l’étais, mais en pleine possession de ma force de vie, je suis persuadée que non. J’avais tronqué le sentiment de vie contre celui de survie, mettant tout simplement ma vie en sursis. »
Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal
On n’a pas forcément conscience qu’on ne s’aime pas…
Ça m’a pris des années pour faire cette prise de conscience majeure que je ne m’aimais pas.
Ça m’a pris des années pour cheminer vers moi avec amour. Avec tendresse. Avec acceptation de mes vulnérabilités. Avec compréhension de mes schémas destructeurs tournés vers moi. Avec patience et persévérance, je me suis acceptée comme une personne digne d’être aimée, digne de s’aimer.
L’Amour : c’est simple ?
Oui et non.
Il suffit de savoir en donner et savoir en recevoir. Je ne sais pas ce qui est le plus compliqué, accepter d’en recevoir ou être capable d’en donner ?
« Mais je ne suis pas une femme qui se laisse aimer. Pourtant, je décide de choisir. Je veux me laisser une chance de rencontrer celui qui saura ouvrir mon cœur. Parce que la vie ne vaut d’être vécue sans amour. Parce que Gréco chantait ces mots, et Gainsbourg aussi. »
Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal
L’amour ne fait pas mal ; le manque d’amour fait mal.
J’ai eu une révélation il y a peu de temps : J’ai souffert longtemps du syndrome de la sauveuse. Je sais maintenant d’où ça vient, de l’enfance. Parce que j’ai probablement voulu, inconsciemment bien sûr – je n’étais qu’une petite fille – sauver mon père de l’énorme chagrin qu’il a porté à la suite de son divorce d’avec ma mère. Je n’ai pas de francs souvenirs, mais je sais qu’il a pleuré, et que je l’ai vu pleurer.
Par la suite, en grandissant, je suis devenue une personne très aidante, toujours à vouloir trouver des solutions pour aider les autres. Je déployais une énergie incroyable à tenter de les secourir, et j’étais heureuse, je ressentais une satisfaction immédiate à m’occuper des autres. Bien plus qu’à m’occuper de moi…Encore aujourd’hui, je reste très à l’écoute des besoins des autres, cependant j’ai appris la juste distance.
Je pense que quelques mots de réconfort, une main tendue, une étreinte, une écoute et du temps donné sont autant de gestes d’amour qui suffisent à redonner un peu de sourire lorsque tout semble si sombre.
L’Amour, je pense, on le porte en soi ou non.
Certains ont fermé la porte à clé, se sont verrouillés, et sont prisonniers de leur souffrance.
D’autres au-delà de la souffrance, possèdent ce trésor inestimable que représente l’Amour, cette lumière qui brille à l’intérieur et qui illumine tout autour. Ces personnes vibrent par et pour l’Amour, et se sentent connecté à ce grand tout qu’est l’Univers.
L’amour sans condition est là. Pour moi, c’est cela avoir la foi.