Le Bulldozer de Cristal

 Apprivoiser nos attentes, nos manques, nos frustrations

La frustration

« Ouvrir son cœur…mais ne pas le frustrer…ressentir le manque sans en souffrir, juste une légère morsure, le désir joyeux, le désir comme une étoile vers laquelle s’acheminer.  »
 Thalia Remmil
« L’attente est mère de toute frustration.   »
Antonio Banderas

C’est quoi la frustration ?

Mon dernier roman Le Bulldozer de Cristal est une histoire d’Amour. Entre une enfant enfermée dans un corps de femme et une femme qui ne sait pas qui elle. Est-elle frustrée, en attente, en manque ?

Comme dans tous mes livres, ce dernier roman est une quête de soi, une résilience, un éveil de conscience. Toute quête de soi passe par la gestion des émotions et des frustrations.

« Moi, sans ma mère, plus personne je n’habitais, j’errais aussi déshabillée que désemparée. »

Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal

Définition Wikipédia : La frustration est une réponse émotionnelle à l’opposition ressentie. Liée à la déception voire la colère, elle peut subvenir face à une résistance, que l’on pense percevoir, à l’encontre de notre volonté et de nos désirs.

 Mon héroïne Mélodie, a eu de la part de sa mère et de sa grand-mère un regard d’Amour inconditionnel, pour autant elle a manqué de la présence maternelle et de la présence paternelle. Sa vie a été une longue attente d’amour de ses parents, absents. On peut parler d’un cheminement de deuil car le deuil renvoie bien au processus de délivrance de ce manque éprouvé à la suite d’une perte significative d’une personne aimée, mais il peut s’agir aussi d’un deuil lié à une rupture de relation amoureuse, amicale, professionnelle.

Comment Mélodie va-t-elle gérer ce bouleversement ? Comment va-t-elle s’adapter ? Va-t-elle réussir à dépasser sa frustration liée au vide affectif laissé par ses parents ? Que va-t-elle mettre en place dans sa vie, dans le déni de ses blessures, pour créer un semblant d’identité ?Frustration et attente

Attendre, c’est déjà se mettre en situation de quelque chose qui n’arrivera peut-être jamais…C’est mettre son esprit dans un fantasme d’un événement futur qui, s’il ne vient pas à nous, va générer un état de stress. Le cercle vicieux attente, manque, frustration mène la plupart du temps à des ruminations pouvant aller jusqu’à de la colère, qui éclatera à la moindre goutte d’eau qui fera déborder le vase. Il peut s’agir de déceptions aussi, par rapport à ce qui a été espéré, voire idéalisé. Nous comparons la réalité avec le fantasme de ce que nous avions projeté et nous accueillons de manière insatisfaisante ce qui se déroule réellement. C’est dommage car alors, nous ne sommes pas disponibles pour accueillir ce qui se présente à nous. Nous avons souvent des attentes par rapport à nos relations interpersonnelles, et pour ma part, cela m’attriste beaucoup lorsque les autres n’agissent pas comme je l’aurais aimé. J’ai décidé de travailler là-dessus car cela impacte mon moral, et ma paix intérieure. Il est bien impossible de juger des comportements de l’autre par rapport à notre façon d’agir et d’être. Ce n’est pas constructif et ne permet pas des relations saines, car la frustration ressentie apporte une énergie négative et les mauvaises énergies ne sont pas propices à la paix intérieure.

« Quand tu réalises que rien ne manque,

Le monde entier t’appartient. »

Lao Tseu

Frustration et désir d’autre chose

Le désir. Il prend forme dans l’imagination, lorsque nous envisageons et nous représentons un objet désiré – objet pouvant être une idée, un concept, un projet – de manière consciente. Il constitue une notion ambivalente qui n’est ni un besoin, ni un souhait, et qui se rapproche d’un appétit d’être et d’une force qui s’impose. Je trouve la signification du mot desiderare en latin très poétique : être face à l’absence d’étoile. Être dans le regret de l’absence de quelque chose ou de quelqu’un. Nous voilà face à l’attente, au manque et à la frustration de se retrouver face à nous-mêmes sans pouvoir assouvir « ce début de rêve » qui aurait pu combler notre vide et notre solitude.

Frustration et manque

Le manque. Il renvoie à ce qu’on a et ce qu’on n’a pas, à ce qu’on est et ce qu’on n’est pas. Le manque est en lien direct avec le désir. Souchon l’exprime superbement bien dans sa chanson Foule sentimentale, « On nous inflige des désirs qui nous affligent (…) du ciel dévale un désir qui nous emballe (…) on a soif d’idéal ». Le manque et l’absence nous laisse un sentiment désagréable d’incomplétude, désagréable car frustrant.

Frustration : D’où vient-elle ?

Il est nécessaire de se demander d’où proviennent les frustrations que nous ressentons. Que se cache derrière cette émotion, ou plutôt derrière ces émotions ? Qu’est-ce qui détermine l’origine de ce sentiment amer, qui nous laisse un goût de désillusion intolérable. Nous voilà tel un enfant dont l’envie immédiate d’un jouet ou d’un bonbon n’est pas comblée, trépignant de colère, car bloqué dans l’atteinte de son but. Encore l’enfance !! Oui, encore ! Car cette émotion démarre dès l’enfance. Si l’enfant n’apprend pas que ses demandes ne seront pas toujours immédiatement accordées, il est plus que probable qu’à l’âge adulte, il lui soit très difficile d’éprouver l’insatisfaction occasionnée par la non-réalisation immédiate de ses envies, et qu’il en déclenche des crises de frustration. Colère, jalousie, stress, agacement, voire réactions violentes.

Frustration : pourquoi apprendre à la gérer ?

Pour apprendre à gérer sa frustration, il est bien de se poser les bonnes questions. Lorsque nous attendons des autres qu’ils agissent comme on le voudrait, quelle est alors mon intention ? Est-ce un besoin de me sentir en accord avec mes valeurs ? Est-ce que je souhaite influencer l’autre ? Ai-je besoin de reconnaissance ? Suis-je frustré parce que je me sens rejeté ? Abandonné ? Trahi ? A quoi me renvoie cette frustration ?

Prendre conscience que cet état négatif me fait mal et qu’il n’a pas lieu d’être, prendre du recul par rapport à la situation, modifier sa vision des choses, remplacer la frustration par un remplissage affectif ou émotionnel que l’on peut se créer facilement en se suffisant à soi-même, en agissant pour soi-même et par soi-même. C’est une façon de prendre sa vie en main sans attendre que l’autre ne le fasse. Comprendre que le bien être n’est pas compatible avec un état d’esprit irrité parce que les choses ne sont pas comme on imagine qu’elles devraient être. Lâcher prise. Et puis aussi, accepter la déception lorsque nos attentes ne sont pas à la hauteur de nos espérances. On ne peut pas tout contrôler. Et peut-on ne plus rien attendre ?  Je ne le pense pas. Décider de ne plus rien attendre, ce serait décider une neutralité émotionnelle qui nous protégerait d’émotions inconfortables. Mais l’être humain est fait d’émotions, c’est justement ce qui rend magique notre vie.

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