Au Pays d'Elles

du trauma de l’enfance à la conquête de soi : Les souvenirs de l’enfance

Les souvenirs de l’enfance

« Il reste toujours quelque chose de l’enfance, toujours… »  Marguerite Duras

 

Dans cette autobiographie, j’aborde de façon personnelle tous les cheminements qui m’ont permis d’accéder pas à pas à ma reconstruction et ma résilience.

Dans cet article, j’aborde le thème des souvenirs de l’enfance et de la façon dont ils impactent sans que nous le sachions, de manière invisible, notre présent. Parce qu’il y a dans notre vie d’aujourd’hui ces choses de l’enfance

Les souvenirs de l’enfance : leur construction

« Le souvenir, c’est la présence invisible. » Victor Hugo

Les souvenirs, même les plus lointains, sont comme les tatouages, gravés dans notre mémoire, indélébiles. Ils se sont installés dans notre cerveau tels des images qui nous ramènent à la mémoire les couleurs, les odeurs, les émotions d’épisodes de notre vie qui bien souvent ont laissés des traces presque perceptibles comme si c’était aujourd’hui.

Nos souvenirs ne gardent pas tous la même place dans notre cerveau, et ceux qui y restent durablement vont suivre un parcours particulier. Loin de moi l’envie de faire un cours théorique et scientifique, mais juste de dire que les événements ne posent une ancre dans notre mémoire que s’ils apportent une notion de nouveauté, quelque chose de suffisamment marquant pour être retenu.

Notre mémoire intègre nos expériences vécues tout autant que notre interprétation de ces expériences. C’est l’hippocampe qui reçoit toutes les informations qui lui sont envoyé par nos cinq sens, les yeux, les oreilles, le nez, la langue, la peau. Notre mémoire est un ordinateur qui opère un tri parmi tout ce que nous vivons afin de n’en garder que l’essentiel. Elle est sélective, gardant bien souvent les moments forts, classés comme dans un album photo qu’il nous arrive de regarder plus tard. C’est dans l’enfance que se construisent nos souvenirs les plus intenses, alors qu’à l’âge adulte, il nous faudra vraiment vivre des émotions très fortes pour imprimer les souvenirs.

 

Les souvenirs d’enfance : le refoulement

« Notre enfance, c’est la part la plus vraie, la plus profonde de nous-mêmes qui demande à être sauvée. » Reine Moulin

Le refoulement est un processus essentiel du fonctionnement psychique qui exige un effort permanent afin de repousser dans l’inconscient ce qu’il est préférable d’éloigner du conscient. C’est un mécanisme de défense qui vise à composer avec la réalité, quelquefois bien trop impactante pour être absorber.

C’est la raison pour laquelle bon nombre de traumatismes d’enfance restent invisibles, comme planqués dans une cachette secrète dont on détient la clé perdue dans l’océan de notre refus de voir la vérité. Tout ça parce que l’instinct de survie est plus fort et qu’il est mieux pour le psychisme de ne pas se souvenir, l’impact de la réalité pouvant être un danger.

Il est pourtant essentiel à l’âge adulte de ramener à la mémoire certains refoulements car ces secrets trop longtemps maintenus sous silence peuvent nuire gravement à la guérison puis à la reconstruction. Ce travail se fait avec des professionnels formés car les émotions associées à ces souvenirs refoulés peuvent être violentes, intenses et que les personnes compétentes sauront nous aider à gérer ce rugissement.

La mémoire traumatique est une des conséquences psycho traumatiques des violences les plus graves, et elle est activée par des sensations, des affects et des situations qui rappellent de manière consciente ou non, ces mêmes violences. Elle est en quelque sorte une bombe émotionnelle à retardement.

 

Les souvenirs d’enfance : La face cachée

« Il est plus facile de construire un enfant fort que de réparer un adulte brisé. »

 Auteur anonyme

Les souvenirs sont une face cachée de nous qui constitue une immense richesse autant que peuvent l’être les rêves dont nous nous souvenons et que nus pouvons analyser lorsque nous faisons une thérapie avec un thérapeute formé à leur l’interprétation.

Autant que les rêves, les souvenirs nous parlent de nous, de notre façon dont nous abordons la vie, de nos peurs, et de nos relations aux autres. Les souvenirs sont importants dans ce qu’ils recèlent sur nos choix de vie, et peuvent expliquer bon nombre de nos états émotionnels car nous les avons gardés en nous avec cette force affective présente au moment où nous les avons vécus.

Faire un travail de sensibilisation à nos souvenirs d’enfance peut être intéressant afin de faire les liens avec notre vie d’aujourd’hui puis de leur redonner un sens qui puisse nous aider à mieux appréhender notre quotidien. Parce qu’il est ardu de réparer l’adulte qui a été brisé, il est essentiel de chercher à récupérer ce qui fait écho à sa souffrance dans le but de se reconstruire. Les souvenirs oubliés reviennent à la mémoire lorsque nous sommes prêts à les intégrer, les affronter, les comprendre.

Je reste, en ce qui me concerne, persuadée que chaque chose arrive au moment où elle doit arriver et qu’il est inutile de chercher à mettre la charrue avant les bœufs. C’est ainsi que ma vie de femme s’est construite, et je ne cherche jamais à forcer ma destinée. Je reste très attentive à mon intuition, ainsi qu’aux signes que la vie m’envoie, écoutant désormais les murmures de mon cœur bien plus que ma pensée raisonnante.

 

« Il est des souvenirs que j’aimerais poser sur un nuage de ouate afin qu’il me soit plus doux de les caresser, de loin les cajoler, en faire des alliés qui sentent bons, des réminiscences comme un parfum d’amour. Ressuscités, ils pourraient presque me faire regretter cet abime de l’enfance, alors je pense :  mes souvenirs, restez intacts, je ne veux y revenir. »

Thalia Remmil

 

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