Le Bulldozer de Cristal
L’amour, une quête intarissable
La relation Amoureuse
« Ouvrir son cœur …
« C’est ça l’amour. Il n’y a rien à y comprendre. Essaie de maîtriser les bulles de champagne qui débordent d’une coupe, tu saisis l’insaisissable… ? Moi je veux que les bulles vibrent dans mes veines. Qu’elles me fassent oublier où je suis. Oublier le vide, le laid, la petitesse de nos existences. Qu’elles me fassent me sentir grande d’un coup, princesse, sirène, magicienne, sorcière, envoûtante et envoûtée, fascinante et fascinée, mystérieuse et dangereuse, divine et devine-moi, que sous cette coupe amoureuse, je ne cesse jamais d’exister… Oui mais pour de vrai. »
Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal
Les citations de mes articles sont extraites en partie de mes livres, notamment de mon dernier roman Le Bulldozer de Cristal. C’est une histoire d’Amour. Entre une enfant enfermée dans un corps de femme et une femme emprisonnée dans ses prisons intérieures.
Comme dans tous mes livres, ce dernier roman est une quête de soi, une résilience, un éveil de conscience.
« La première démarche qui s’impose est de prendre conscience que l’Amour est un art, tout comme vivre est un art. »
Eric Fromme
J’avais envie d’écrire un article sur les relations amoureuses vues sous l’angle de ma propre expérience de vie. Parce que je n’apporterai rien de plus intéressant sur un sujet qui fait couler l’encre et qui est traité dans de très nombreux articles sur le net.
J’en parle au travers de mes romans de ce lien si particulier à l’amour pour un partenaire. Comme je n’aime que les fins heureuses, mes personnages trouvent l’amour, et fondent une famille. Loin de moi l’idée qu’on ne puisse être heureux qu’ainsi, mais je suis attachée aux valeurs de la famille, et le lien à la mère autant qu’au père, est un thème récurrent. Je dis souvent que mes enfants m’ont sauvé la vie, je pourrais formuler autrement : devenir Maman a participé en grande partie à ma résilience et mes deux grossesses n’ont été que du pur bonheur.
La relation amoureuse : le désir d’aimer
Parce qu’on ne peut pas parler de relation amoureuse sans parler du désir d’aimer.
Un cœur fermé et barricadé ne laisse pas l’accès à l’autre dans son désir d’aimer, il ne sait pas recevoir autant qu’il est dans l’incapacité de désirer et de donner. On n’est pas forcément conscient que l’on a fermé notre cœur, parce que le désir a été stoppé dans sa course et qu’il est enseveli. Mélodie a mis un véto à toute relation d’amour avec un partenaire ; l’amour, elle le réserve à Rose, sa grand-mère et à sa mère, au souvenir de sa mère décédée. L’enfant ne se ferme pas à l’amour, c’est l’amour malmené qui met en place chez l’enfant un système de défense et de survie. Alors, l’enfant grandit de travers, et cristallise des croyances guidées par la peur : la peur d’aimer.
Je crois que j’ai été une enfant qui a craint d’aimer. Et j’ai mal aimé. Et j’ai été mal aimée. Nous sommes nombreux à ne pas trouver l’amour car nous nous maintenons en distance émotionnelle par peur d’affronter dans l’intimité créée par le lien amoureux, nos démons. Il faut beaucoup de courage, et de clairvoyance pour rentrer dans une relation amoureuse sincère, car il faut accepter l’éveil de la conscience sur nos blessures du passé. J’aime assez l’idée qu’Aimer l’autre soit un réel chemin initiatique.
La relation amoureuse : le premier Amour
Mon petit-fils a 5 ans, il me parle déjà de ses amoureuses, toutes ses amoureuses. C’est drôle et émouvant. J’espère qu’il ne perdra pas trop vite cette légèreté parce qu’il est merveilleux de se laisser porter par les vagues de l’amour, de se prêter à ces jeux qui s’offrent à nous lorsque nous acceptons de nous mettre en lien. Les enfants savent jouer de manière naturelle, nous aurions tellement à gagner si nous gardions un peu de notre âme d’enfant…quelquefois, on se la fait voler, c’est cruel et injuste, mais quelquefois on devient trop sérieux, on ne sait plus être dans le lâcher prise nécessaire à ce lien d’intimité.
Je me souviens de mon premier amour. Enfin je veux parler du premier homme avec lequel j’ai eu ma toute première relation intime et sexuelle. Consentie. Parce que lorsqu’on a vécu l’inceste, ce n’était pas consenti. Je mets en parenthèse cette relation qui ne ressemblait en rien à une relation amoureuse, même si j’aimais mon beau-père. Je ne parle pas non plus de mes amourettes de quand j’avais 13 ou 14 ans. J’avais 16 ans lorsque je suis devenue une femme dans les bras d’un bel italien, et ce fut une jolie expérience qui m’a laissé de beaux souvenirs, parce que j’étais amoureuse…et ça change tout ! Le sentiment amoureux nous donne des ailes, et peut nous rendre aveugle aussi… « On ne voit bien qu’avec cœur » ? Je ne sais pas trop. Je dirais qu’on ne voit bien qu’avec notre intuition pour peu qu’on veuille l’écouter, on ne voit bien qu’avec notre cœur si ses blessures sont pacifiées.
La relation amoureuse : le mariage et la famille
On a plusieurs amours dans une vie. Enfin, souvent. Moi, je suis admirative des couples qui restent ensemble toute une vie en s’aimant toute une vie. Ces personnes âgées que l’on voit main dans la main, et qui se regardent comme si c’était hier.
La relation amoureuse que j’ai connu avec le père de mes enfants a été une belle relation. Pour ma part, mais ce n’est pas vrai pour tous les couples, cet homme restera dans mon cœur pour la vie. Parce que je l’ai choisi pour être mon mari et pour avoir des enfants avec lui. Le mariage est pour moi un pacte d’engagement important, j’aime sa symbolique et le sens qu’il donne à la famille. Le côté « sacré » aussi de ce serment solennel. Je pense que je pourrais dire « oui » une nouvelle fois, même si j’adore vivre seule pour le moment.
La relation amoureuse : l’amour en cage
L’amour en cage, qu’est-ce que je veux exprimer par-là ?
En tant qu’ancienne dépendante affective, la relation amoureuse est une cage car cette dépendance est une prison. Comme toutes les dépendances.
Mais l’amour peut aussi devenir une cage, lorsque l’on se retrouve en situation d’emprise. On arrive comme cet oiseau les ailes déployées, on se dirige avec confiance vers la cage ouverte puis on s’enferme progressivement lorsque la manipulation se met en place de manière affreusement subtile ! Le prédateur et la proie dans un jeu diabolique où l’amour de l’un n’est qu’une vaste entreprise de démolition sur l’autre, qui ne se rend compte de rien, si ce n’est une vague intuition qui n’est pas écoutée.
L’amour en cage, c’est aussi perdre sa personnalité au profit de l’autre, pour s’adapter, pour maintenir un semblant de relation.
La relation amoureuse : l’amour selon Frida Kahlo
« Tu mérites un amour décoiffant, …qui éloigne tous ces démons…Tu mérites un amour…qui trouve le paradis chaque fois qu’il regarde dans tes yeux…Tu mérites un amour qui t’apporterait le rêve, le café et la poésie. »
Cet amour-là, c’est lorsque l’autre met le bordel dans notre quotidien, de l’émotion dans les yeux, des éclats dans le rire, des fourmillements dans le corps, des vagues à l’âme, tous ces trucs qui font battre le cœur à la folie, la folie douce ou la folie furieuse.
Ces relations amoureuses sont intenses, vécues au bord du précipice, dans un défi permanent, elles décoiffent, elles nous percutent, et quelques fois, elles nous emmènent sur des rivages où l’on finit par se perdre. Je ne suis pas certaine que la passion soit la relation amoureuse qui permette la paix intérieure.
La relation amoureuse : l’amour en conscience, la rencontre d’âme
La rencontre d’âme est certainement celle qui permet l’intimité la plus éveillée qu’il soit entre deux partenaires. L’intimité, c’est pouvoir montrer son vrai visage, ses douleurs, son passé et ses traumatismes sans craindre pour sa sécurité. L’intimité n’est pas qu’une simple connexion physique, c’est l’ouverture de son cœur à l’autre avec l’intime conviction qu’il en prendra soin, et qu’en aucun cas, il profitera de la moindre vulnérabilité pour s’y infiltrer. Cette forme de relation amoureuse est rare, et précieuse. Elle peut demander aussi un grand « travail » sur soi, pour les deux partenaires. L’amour en conscience est aussi faire l’amour en conscience, et c’est une alchimie entre deux âmes, entre eux corps. La magie opère, lorsque l’acte d’amour n’est pas simplement mécanique. Nous ne sommes pas des machines. Et il ne suffit pas d’être amoureux pour faire l‘amour en conscience.
Je parle ici de se diriger vers le tantrisme : il ne s’agit pas d’une simple pratique sexuelle ou d’un massage érotique. Le tantrisme est une pratique spirituelle, de circulation de l’énergie sexuelle, d’une union de l’esprit et de la matière, du ying et du yang, afin d’accéder à un niveau de conscience supérieur. Nous ne sommes plus dans un acte sexuel qui vise l’orgasme, et la performance, mais dans une pratique qui fait monter l’énergie vitale dans le corps, et la conséquence peut en être des orgasmes plus intenses. Il s’agit d’éveiller la conscience pour vivre une sexualité éveillée dans une forme de paix intérieure et dans la découverte de l’autre, par les 5 sens. Je ne suis qu’au tout début de ce cheminement, je ne peux donc pas trop en parler par expérience vécue. La sexualité sacrée rime avec éveil spirituel, et demande une approche vraiment très éloignée de nos relations sexuelles désincarnées et mécaniques, menées par la pénétration. Je crois qu’il s’agit d’une expérience de rencontre intense et vulnérable où les frontières entre corps et esprit disparaissent, où le dialogue mental laisse place au lâcher-prise, à l’harmonie des énergies, à un moment de plaisir en pleine conscience.