Le Bulldozer de Cristal

 Quand on ne sait pas qui on est

L’Amour de soi et l’Acceptation de soi

« Ouvrir son cœur …

« L’évidence. Le déni. Le silence qui fleurit doucement dans le cœur des enfants. Dans mon cœur. C’est comme ça que j’ai grandi, comme une jolie fleur qui offre aux abeilles son délicieux nectar. Il n’y a pas eu que des abeilles. J’ai rencontré des guêpes. Je les ai laissées me piquer, parce que je pensais que ma vie devait être ainsi ; jamais je ne m’étais imaginée n’être qu’une somme de mensonges. »

 Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal

C’est quoi l’Amour : Quid de l’Amour de Soi ?

Les citations de cet article sont extraites de mon dernier roman Le Bulldozer de Cristal. C’est une histoire d’Amour. Entre une enfant enfermée dans un corps de femme et une femme qui ne sait pas qui elle.

Comme dans tous mes livres, ce dernier roman est une quête de soi, une résilience, un éveil de conscience.

« Ma vie en sursis. J’en attendais quoi de cette vie ? Elle était glauque ma vie. Elle ne valait rien. Je ne valais rien. J’avais un corps dont je ne me servais pas trop mal, à des fins plutôt sordides, pour des plaisirs artificiels, auxquels je me forçais la plupart du temps jouant le rôle fabriqué de la Wonder woman libérée, indépendante, et fière de l’être ! Je nageais dans le faux, dans les eaux sombres de mes croyances, me donnant l’illusion de maîtriser en toute conscience cette existence dont je n’étais que spectatrice, pauvre actrice d’un rôle d’emprunt, endimanchée du costume d’une autre, cette autre que je m’étais inventée. »

Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal

L’Amour de soi, une grande aventure surtout lorsqu’on a perdu cet amour au cours de notre vie, à cause de nos traumas, à cause du manque d’amour et de notre recherche désespérée d’un regard dans lequel on pourrait se sentir exister.

Mon héroïne Mélodie, a eu de la part de sa mère et de sa grand-mère un regard d’Amour inconditionnel, pour autant elle a manqué de celui d’un père.

Le père, la figure du premier homme de notre vie, que l’on soit fille ou garçon. Pour une fille, il peut être déterminant dans sa vie amoureuse, mais aussi dans le regard qu’elle se porte à elle-même. Elle se demande : « Vais-je être capable de rendre un homme heureux ? Est-ce que je mérite un homme bien ? Suis-je digne d’être aimée ? »

Ce lien père/fille, je le développe dans mon premier roman Tendresse Aveugle. Mon héroïne Nahéma voue un amour infini et inconditionnel à son père Greg, l’indéchiffrable.

Greg, l’indéchiffrable

Il donne son amour indestructible à sa fille ; il garde au fond de lui, un amour énigmatique pour sa femme Inaya, disparue lorsque Nahéma avait cinq ans. Il est la louve qui protège son enfant, il est un homme aux secrets insondables, il vit aux frontières de l’insoupçonnable. Qui est réellement ce père et jusqu’où a-t-il atteint l’impensable ?

 

Ce lien, je le développe aussi dans mon deuxième roman Permission de Naître. Mon héros Timothée raconte sa mère, son père ; il se raconte lui-même et sa métamorphose.

Timothée, le réincarné

Il est l’enfant à venir, celui qui a déjà vécu, celui qui a vu, subi, souffert ; celui dont les nombreuses vies terrestres ont engendré le mal. Il raconte. Sa mère et sa grossesse, sa mère et sa souffrance. Son père et son ambiguïté, ce père qu’il déteste comme il déteste tous les hommes… Il se raconte, lui, sa métamorphose, grâce à cette sœur, Nina. Mais qui est-elle ?

 

Adem, l’homme ou le loup

Que cache Adem sous ce regard de mâle viril et mystérieux ? Quelle promesse a dit-il donné à Pauline et qu’il n’a pas tenu ? Quel enfant blessé l’entraîne vers des abysses où il se perd ? A quel point Pauline est-elle responsable du gouffre dans lequel ils sont tombés ? Adem veut être père mais pourra-t-il accepter d’aimer plus fort que tout ?

 

Ce lien, j’en parle dans mon autobiographie Au Pays d’Elles, du trauma de l’enfance à la conquête de soi.

La relation au père pour une petite fille est la relation qui lui donne son premier regard masculin et ses comportements en tant que femme vis-à-vis des hommes viendra souvent en réponse à ce lien. Le regard du père est également déterminant dans le regard que la petite fille va se porter.

La quête de l’amour de soi est directement liée à ce lien au père, à la mère, et à la satisfaction de nos besoins. Nous avons tous nos propres besoins, et lorsque nous nous en éloignons alors nous nous éloignons de nous-mêmes. Être à l’écoute de ses besoins demande de l’amour pour soi, et ce n’est pas être égoïstes que de mettre ses propres besoins en priorité. J’ai longtemps pensé que je serai bien égoïste de faire passer mes besoins avant ceux des autres. C’est une erreur, mais c’est aussi révélateur de stratégies mises en place dans l’enfance pour se faire aimer.

 

C’est quoi l’Amour de soi : doit-on s’accepter pour s’aimer ?

« Ce n’est que lorsque vous n’aurez besoin d’aucune approbation de l’extérieur de vous-même que vous vous appartiendrez. »

Neale Donald Walsch

Doit-on s’accepter pour s’aimer ? Doit-on s’accepter et s’aimer pour grandir ? Pour s’élever vers un état d’être à soi et pour soi ?

Oui. L’amour de soi passe aussi par l’acceptation de soi. Par l’acceptation de qui on est. C’est un peu le serpent qui se mord la queue car pour accepter qui on est, il faut apprendre qui on est. C’est un long cheminement que d’amener la partie immergée de l’iceberg à la surface.

Dans mes différents romans, mes personnages cherchent la vérité.

Peut-on s’aimer et s’accepter dans le mensonge ? Non. Il n’y a pas pires mensonges que ceux que l’on se fait à soi-même. L’amour de soi passe par cette quête d’honnêteté vis-à-vis de soi, et pour être honnête avec soi, il faut accepter de regarder qui on est. Oui mais c’est difficile de savoir qui on est, me direz-vous. Absolument, cela demande du courage et de la persévérance. Certains n’en sont pas capables, ou ne s’en donnent pas les moyens.

Je crois que c’est l’aventure la plus intense et passionnante qui soit. C’est aussi une aventure qui n’a pas de fin, car le voyage intérieur ouvre des portes vers ce que l’on n’aurait jamais pensé de soi. Le miracle n’est pas loin à qui accepte cette conquête.

S’accepter, c’est aussi ne plus attendre l’approbation des autres pour se donner cette permission. Le regard de l’autre peut être une aide fantastique autant qu’il peut être un frein à notre épanouissement. S’en remettre à l’autre et lui donner les clés, c’est comme lui donner l’autorisation de voler notre voiture, de nous enfermer dedans et de nous conduire là où il veut. Si je pense que l’autre est un atout formidable de connaissance de soi, je pense qu’il ne peut que nous accompagner à découvrir qui on est, sans prendre le volant ni conduire à notre place.

C’est quoi l’Amour de soi :  pacifier ses blessures pour s’aimer

Lorsqu’on est enfant, on subit. L’enfance peut être un terreau d’amour formidable, mais aussi un terreau amer de manque d’amour véritable. L’enfant est un être pur, et manipulable. Il encaisse du mieux qu’il peut et met en place des stratégies de survie lorsqu’il grandit dans un contexte difficile, entouré de personnes maltraitantes, absentes à ses besoins.

Les blessures s’installent doucement, au fil du temps qui passe. Elles prennent une place importante et ont une incidence sur l’évolution vers l’âge adulte.

On parle beaucoup des 5 blessures de l’âme, « Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même ». Lise Bourbeau. Ce livre a changé la vie d’une quantité incroyable de personnes. Mais il y a de nombreuses autres blessures qui nous empêchent d’être nous-mêmes. Ces blessures qui nous font nous sentir indignes, illégitimes, incapables de réussir.

On ne sent pas à la hauteur, pas en sécurité affective, incapables de rendre notre partenaire heureux. On ne mérite pas d’être aimé. On ne trouve pas sa place, et on peut même se sentir indigne d’être en vie.

C’est quoi l’Amour de soi : Savoir qui on est

« Ne crois pas que ta vérité puisse être trouver par quelqu’un d’autre. »

André Gide

J’en ai parlé dans un paragraphe précédent. L’autre est un miroir magique pour ouvrir des portes sur ce que nous méconnaissons de nous-mêmes. Encore faut-il accepter ce qui est « préjudiciable » en nous pour devenir une meilleure version. Mettre son égo de côté. Accepter la remise en question. Accepter qu’on a tort. Arrêter de se mentir et de faire l’autruche. Apprendre l’introspection, mais aussi se faire accompagner. Savoir qui on est ne coule pas de source. On est face à un océan d’incompréhensions, il faut alors apprendre à nager en eaux troubles, marcher à côté de nos pas et se regarder fonctionner. C’est en se rapprochant de qui on est, en apprivoisant cette part de nous inconnue que l’on avance vers l’amour de soi. Il y a des étapes. De nombreuses étapes. Ce n’est pas de tout repos.

C’est quoi l’Amour de soi : un coup d’œil intelligent sur soi ?

Oui ! Nous ouvrons les portes de la compréhension lorsque nous acceptons de mettre en conscience ce qu’il ne l’est pas. Tout le travail personnel consiste en une succession de prises de conscience majeure, afin que ce coup d’œil intelligent sur soi permette les déclics, et les miracles. La magie de la Vie n’est-elle pas cette alchimie, cette métamorphose vers la lumière, ce lien d’Amour que nous acceptons enfin de nous concéder ?

« Je sentais bien que quelque chose de nouveau se tramait en moi, agissant comme un boomerang des actes que je me faisais subir malgré moi. Cependant, à contrecourant je continuais d’avancer, attendant le déclic ou le miracle. »

Thalia Remmil – Le Bulldozer de Cristal