Au Pays d'Elles
du trauma de l’enfance à la conquête de soi : Ces cris du corps sur le difficile chemin de la construction de soi.
La Somatisation
Dans cette autobiographie, j’aborde de façon personnelle et avec un point de vue émotionnel, tout ce qu’une enfant victime du trauma de l’inceste, peut traverser tout au long de son parcours de vie, allant de l’enfance à a vie d’adulte, en passant par la vie sociale, familiale et personnelle. J’explique de quelle manière j’ai traversé les vississitudes et tous les dysfonctionnements auxquels je me suis confrontée. Parce que l’enfance est la racine du bien autant que du mal. Parce que l’enfant absorbe comme une éponge et qu’il retient en lui sans pouvoir bien le digérer, tout ce qui l’impacte. Puis un jour, l’éponge devient trop engorgée, et elle régurgite petit à petit les salissures, quelquefois même, elle régurgite de manière brutale et innatendue dans une sorte de crise de nerfs hystèrique. Je connais bien tous ces phénomènes qui nous assaillent parce que mon corps n’a eu de cesse toute ma vie de m’envoyer ces messages qui ne sont que des alarmes, un peu à la façon de ces bouteilles jetées à la mer qui dérivent jusqu’à qu’une ultime vague les jettent sur la plage, où elles attendent que l’âme charitable veuille bien lire les S.O.S qui y sont enfermés.
Dans cet article, j’aimerais aborder la somatisation: La somatisation est l’expression d’une souffrance intra-psychique ou psycho-sociale par des plaintes corporelles, celles-ci pouvant conduire à des consultations médicales. C’est l’expression le plus souvent, de troubles anxieux et de l’humeur.
Tout n’est pas somatisation. Bien sûr que de nombreuses maladies ne sont pas des mal à dit. Bien sûr que tout n’est pas psy dans la vie. Cependant, je pense qu’il est essentiel à qui veut être en accord avec lui-même, d’envisager toutes les pistes possibles lorsque le corps a mal. J’ai de mon côté commencé à lire énormément d’ouvrages sur la psychologie, sur le pouvoir des émotions et sur ces souffrances qui en disent long sur notre personnalité. J’ai lu de nombreux livres sur les traumatismes décodés, sur la puissance de nos pensées, sur la puissance de notre corps à nous parler de ce qui ne va pas, et à tenter par tous les moyens mis à sa disposition pour nous ouvrir les yeux, et le cœur. J’ai lu Louise Hay, Alice Miller, Louise Bourbeau, de nombreux livres sur le developpement personnel, mais aussi les citations du Petit Prince, les romans de Paulo Coelho qui m’ont apporté tant de réconfort. « Celui qui veut voir l’arc-en-ciel doit apprendre à aimer la pluie. »
Lorsque j’ai fait mes deux dépressions, et que je suis tombée dans le plus profond des mal-êtres, j’ai cherché comment remonter à la surface, comment retrouver ce goût à la vie que l’on perd totalement lorsque le sentiment de désespoir est si fort que l’envie de mourir l’emporte sur celle de vivre. La depression est, selon moi et de par ma propre expérience, la plus explicies des réactions émotionnelles mais aussi la plus dangereuses vu qu’elle peut emporter l’esprit jusqu’à la mort. Bien que la dépression soit l’expression la pire qu’il soit de la perte d’interêt et de vie, elle est aussi paradoxalement, l’expression de cet amour coincé dans sa cage, qui ne sait plus, n’en peut plus, et se meurt doucement dans cette souffrance inexprimable. Paulo Coelho dirait : « Ecoute ton cœur. Il connait toute chose, parce qu’il vient de l’Âme du Monde et qu’un jour il y retournera. »
Au travers de nos somatisations nous parlons de nous. Nous, ces êtres humains que nous sommes à part entière, inconscients (mais parfois conscients) de nos failles, de nos noirceurs mais aussi du soleil qui ne demande qu’à nous réchauffer de ses rayons. Nous, en quête d’Amour. Car je fais de ces gens qui pensent que cette quête d’amour est sous-jacente à tous nos actes même lorsque que tout n’est pas bienveillance. Je ne parle pas bien évidemment des personnes dont le cœur a perdu toute trace d’humanité ou n’a jamais connu aucune trace d’humanité. Nos somatisations ne sont que des appels à des nourritures affectives.
La somatisation : un chemin vers la connaissance de soi
En prenant soin de notre corps, on prend soin de notre vie. La connaissance de soi passe par l’acceptation de l’écoute de notre corps, qui nous mène vers l’écoute de notre esprit. Les murs des prisons que nous avons brillament construits pour nous protéger d’avoir mal, n’empêchent pas les cris du corps de s’évader. C’est une illusion que de croire que nous pouvons maitriser certains processus internes et inconscients. Ce que nous pouvons faire, c’est d’accepter de mettre en connexion notre interieur et ses secrets endormis avec notre cœur. Ce sont des signaux, il est important de leur donner un sens.
La somatisation : sortir de déni
« C’est le courage que l’on a de prendre un chemin qui le fait apparaître. Et qui nous en fait entrevoir d’autres. » Paulo Coelho
Elargir sa conscience pour mener une vie plus riche de sens. Comprendre son être intérieur ; prendre en compte les aspects émotionnels, psychologiques et spirituels autant que les vraies maladies du corps, celles qui se soignent à l’aide de médicaments et traitements. Il s’agit là aussi de sortir du déni dans lequel nous nous obstinons à rester, préférant taire ce que notre cœur veut nous faire savoir. Le « mal a dit » est l’expression d’une rupture d’équilibre qui ne peut se restaurer qu’en ouvrant sa conscience. Il est temps d’emprunter le bon chemin.
La somatisation : entendre et ne plus se faire mal
L’acte de bravoure lorsque l’on fait le choix d’écouter les cris de notre corps, c’est certainement cette conquête de soi indispensable à se connaître de manière authentique, réaliste, en cessant de fantasmer sa vie. C’est regarder la vérité en face et ne plus faire l’autruche. C’est ne plus perdurer dans des schémas mensongers de l’esprit, et très immatures. La sagesse est là, écouter ce que nous avons à nous dire. Pour moi, c’est aussi être loyale vis-à-vis de soi-même. La lâcheté est quelquefois plus facile, mais elle tue à petit feu et ne permet pas d’aligner un corps fort avec un esprit clair.
Pour terminer cet article, je vous partage un extrait du livre de Michel Odoul : Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, les cris du corps sont des massages de l’âme.
« Nous sommes comme des marins qui reçoivent des messages en morse alors qu’ils ne l’ont jamais appris. Le bip-bip incessant finit par être désagréable et nous gêner, nous déranger. Nous faisons alors appel au mécanicien de bord pour qu’il bloque le système ou bien, plus grave encore, coupe les fils pour le faire taire et ainsi avoir une paix apparente. Seulement voilà, le bip-bip nous prévenait qu’il y avait une brèche dans la coque et que le bateau était en train de couler. »
Thalia Remmil