Comme un enfant dans la brume, l’écriture a guidé mes pas.
Parce qu’être un enfant n’est pas toujours de tout repos, et que pour se faire entendre, il faut trouver des stratagèmes pour espérer que les maux se calment, j’ai écrit. A ma grand-mère, à mes amis, à ma mère, à mes premiers amours, j’ai composé des poèmes parce que j’ai toujours adoré la poésie. Oui, j’ai aimé les poètes et cette façon si particulière de faire danser les mots, au rythme qui gambade léger ou plus grave, aux sonorités sombres et sinistres ou joyeuses et lumineuses.
Puis J’ai aimé la philosophie et je me souviens encore de mon cœur bondissant lorsque mon professeur a lu devant tous les élèves de ma classe ma toute première rédaction, j’avais eu 12 sur 20, et j’étais fière !
La vie faisant, je n’ai pas continué mes études, je voulais être psy…
Comme une jeune femme dans le labyrinthe, l’écriture a été mon fil d’Ariane
J’ai toujours aimé la mythologie, les contes de fées, les films de Noël, les histoires d’amour. Grandissant avec ma pelote de fils, j’ai déroulé mes mots sur les pages blanches de ma vie. Toutes n’étaient pas blanches, non, beaucoup étaient noires alors j’ai gommé certaines traces et je les ai grisées pour m’en accommoder, pour survivre, pour ne pas me noyer parce que je voulais respirer, je voulais voler, je voulais à l’image de Psyché connaitre la beauté de l’Amour, trop vite…trop ardemment…il s’est envolé souvent loin de moi.
Mes mots ont continué à guider mon chemin, je les ai déposés sur ma route tel le Petit Poucet pour ne pas me perdre complétement…Dotée de mes ailes de papillon et de mon imagination, j’ai visité des contrées magiques. Quoi de plus féerique que cette quête chimérique, dans cet espace-temps qui n’appartient qu’à soi…
Comme une mère dans les rayons du soleil, l’écriture a illuminé mon voyage
Je suis devenue mère, et s’est ouvert à moi la plus fantastique des aventures. Aucun mot ne peut dire cette magie de l’existence que de donner la vie, donner son âme entière dévouée à ses enfants. Cette épopée, je l’ai vécue avec mes peurs, mon hypersensibilité, mes blessures d’enfants encore ouvertes, et avec un cœur immense, rayonnant, heureux. Mes enfants m’ont donné goût à la vie, mes enfants m’ont exposé aux rayons du soleil, grâce à eux, je me suis sentie vivante.
L’écriture m’a permis de livrer bataille à mes démons, grâce aux mots déposés comme des bouteilles à la mer, tous mes SOS ont trouvé une raison d’être, je me suis redressée, j’ai levé mon regard vers un ciel rempli d’étoiles. Alice aux pays des merveilles ouvrait ses grands yeux émerveillés…
Comme une femme épanouie, l’écriture ne me quitte plus
Longtemps, j’ai cherché…quoi ? un sens à ma vie ? une mission sur cette terre ? Les raisons pour ne pas détester l’humain, sa cruauté, sa propension à faire le mal.
Puis j’ai appris à accepter mon impuissance, à ne plus être cette éponge trop mouillée de larmes, j’ai regardé le monde sous un autre angle, j’ai appris à l’aimer, mais surtout j’ai appris à m’aimer moi, avec mes failles, mes fêlures, mes cassures.
J’écris, je ne cesse d’écrire, je vis et je suis heureuse pleinement de vivre. Je ne sais pas ce que demain sera, je ne sais pas si mes romans seront un jour reconnus, ce que je sais, ce qui m’importe, c’est d’être là et d’écrire. Pendant ce temps infiniment beau, bon, savoureux, explosif, je ne ressens que l’amour. Il m’imprègne, me submerge, me libère. Mes personnages me font rêver, m’entrainant dans leurs univers, et je les laisse faire en toute liberté.
Pourquoi j’écris ? Parce que pendant que j’écris, je ne meurs à rien d’autre. Mes empreintes de pas se profilent, se dessinent, se dévoilent et me mènent là où je m’ose, je m’ouvre, je me découvre.
Thalia Remmil