Au Pays d'Elles

du trauma de l’enfance à la conquête de soi : De l’enfance muette à la maturité engagée

Ne ferme plus ta gueule
Ouvre-la !

« La responsabilité de chacun implique deux actes :

Vouloir savoir et oser dire. »

Abbé Pierre

       14 heures en ce début d’après-midi. Nous sommes le 21 février 2022, j’attends les techniciens Enedis pour le changement de compteur. Je vous raconte ma vie mais je suis une personne normale avec un quotidien normal, celui d’une femme séparée, Maman de deux grands enfants d’un premier mariage et Mamie d’un adorable enfant, dont la tendresse me fait fondre. Il est mon soleil. Il rassemble toutes les étoiles du ciel pour illuminer mon coeur. Ce petit homme est mon tout, mon roi, mon trésor, mon ange, mon petit chat. Il dit « non, mamie, je n’suis pas un petit chat ! », et moi je craque devant ce petit bout, haut comme plusieurs pommes. Bref, je m’égare…

Je me présente

       Car c’est important que je me présente à vous dans mes différents costumes. Ce sont eux qui font de nous des personnes uniques. Ces costumes qu’on a endossé durant toute notre vie, ceux qu’on nous a obligé à endosser, ceux qu’on a volontairement revêtus pour des raisons conscientes mais la plupart du temps, inconscientes. Il y a  ceux qui nous vont à la perfection et qui révèlent qui on est vraiment. Ces derniers sont les plus longs à fabriquer. Toute une vie parfois.

Le silence de l’enfance 

      Mon dernier post sur Instagram fait référence à cette loi du silence que l’on s’impose au fil des années qui passent. Le silence commence par l’enfance baillonée lorsque des adultes malsains nous enferment dans une relation toxique. Ils nous éduquent de façon à devenir leur jouet, bien rodé à encaisser toutes sortes de choses « anormales » mais entendues comme « normales ». L’enfant ne sait pas, et ne peut que croire béatement à ce que lui apprennent ses référents adultes. On est pas des enfans stupides, on est des enfants tout court.

        Il n’y a rien de plus pur que l’esprit d’un jeune enfant.

       Il n’y a pas grand-chose de plus dégueulasse que de souiller cette innoncence.

Un silence de survivant : se taire et se terrer

« Les âmes en peine n’émettent souvent que les murmures de leurs survies. »

Thalia Remmil

        C’est vraiment ce sentiment qui s’empare de soi lorsqu’on n’arrive pas à communiquer de l’intérieur vers l’extérieur le mal-être. Un sentiment cristallisé par les secrets, les non-dits, les oppressions. On est une personnalité presque invisible que l’on s’efforce à faire disparaitre davantage de jour en jour, personnalité restreinte à ne rien dire. Il s’agit bien d’un silence de survivant que de tenter de faire entendre l’indicible. Tout ce que soi-même, nous n’arrivons pas à exprimer car nous avons élaborer ces stratégies de fuite devant la réalité pour justement rester en vie. Ça s’appelle les défenses, et pour mieux se défendre, on préfère se taire et se terrer.

Chuut : C’est un secret bien gardé…Tais-toi et sois belle !

« J’ai appris les choses de la vie en utilisant mon corps bien plus que ma tête. »  

Thalia Remmil

        J’ai appris la vie en écoutant les autres me mentir. Puis, ces mêmes autres ont assassiné toute idée de rébellion, inhibant toute volonté d’opposition par des jeux subtiles de lavage de cerveau. C’est comme ça que j’ai grandi. Sans réelles opinions, ni convictions. Je n’ai jamais été une femme engagée, ni sur le terrain ni dans les conversations. J’écoutais et j’acquiesçais…presque une idiote j’étais ! Pourtant je ne le suis pas ! Mais ma personnalité n’osait pas s’affirmer. Comme je détestais les conflits et que devoir les affronter me déstabilisait totalement, je préférais m’accorder aux autres sans mon consentement.

        Par conséquent, je me taisais et j’étais belle. Voici une belle image de la femme soumise aux diktats, et du besoin impérieux de l’approbation des autres pour exister.

        J’avais la peur de vivre, habituée que j’étais à surmonter mes drames intérieurs.

        Mon pire drame : l’amour trahi. De surcroît, ce drame m’a poursuivi longtemps…La vie nous envoie des leçons jusqu’à ce qu’on les comprenne.

Le courage d’être soi : Ouvre-la ! Renaissance et Résilience

        Je voudrais te partager un article du blog de Jérôme Vialleton

        https://ecrire-et-etre-lu.com/coup-de-gueule/

        Je tombe dessus au moment même où j’écris cet article et comme il n’y a pas de hasard, je trouve intéressant de t’en parler. Jérôme exprime un coup de gueule ! Il ouvre sa gueule, il ne la ferme pas !

        Ce qui déclenche cette poussée de testostérone (je plaisante), c’est un article du Sunday Times sur les lecteurs de sensibilité. Toi non plus tu ne sais pas de quoi je parle ?

        Ce sont des lecteurs employés par les éditeurs et les auteurs pour relire les manuscrits afin de les édulcorer, d’y supprimer des propos qui pourraient apparaitre comme blessants pour la dignité, des mots qui pourraient s’apparenter à une injure.

Le courage d’être soi : Une affaire qui a fait parler d’elle

        « L’affaire Clanchy » ça te dit quelque chose ?  Moi, non ! Alors je suis allée voir. Kate Clanchy est une poète reconnue, auteure d’essais et de nouvelles à succès, qui a fait parler d’elle au sujet d’un livre dans lequel elle dépeint des enfants, de jeunes noirs et de jeunes autistes d’une manière qui a offensé de nombreuses personnes, l’accusant de promouvoir des stéréotypes racialisés sur les enfants. Si bien qu’elle est obligée d’envisager une réécriture de certains passages. Bref, je ne vais pas faire un article sur cette affaire. Je t’en parle car Jérôme y fait référence dans son article coup de gueule.

Le courage d’être soi : la liberté de nos pensées

        Aujourd’hui, on vit dans un monde où il faut faire attention à tout ce que l’on dit. Par ailleurs, on marche sur des œufs avec la peur de faire une omelette…même quand on a aucune arrière-pensée, on doit prendre garde à n’offenser personne. De surcroît, les mots doivent être choisis, gare à la sentence sinon. Franchement, jusqu’où ça va aller tout ça ? La perte de nos libertés s’accélère, et ceux qui prennent le risque de l’ouvrir quand même, seront les rebelles de demain. Quelle est cette société où tout doit être édulcoré pour être acceptable ? Pour être entendable ?

        Je me suis un peu éloignée de mon article mais dans le fond pas tant que ça !

La richesse des relations humaines

        Ce qui fait la richesse des relations humaines, c’est la diversification des idées, des pensées, des opinions, de nos personnalités, de nos différentes façons de nous exprimer. En outre, ce qui fait la richesse d’un livre, c’est la manière dont chaque auteur utilise les mots pour faire de son livre, une histoire captivante. Vouloir empêcher la libre expression, c’est bâillonner la créativité, la singularité, c’est affaiblir le sens que l’auteur veut donner à son histoire. Pire, c’est l’emprisonner dans un style d’écriture qui ne serait plus vraiment le sien.

        Alors, laissons-nous notre liberté de penser, comme le chante Florent Pagny, baisser nos frocs, vendre nos âmes au diable, quitte à tout donner, on peut bien s’arranger sauf à perdre notre liberté de penser.

        Libres de nos pensées et de les exprimer.

Thalia Remmil

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