Au Pays d'Elles,

du trauma de l’enfance à la conquête de soi : Le difficile chemin de la construction de soi.

Le Déni

Dans ce livre autobiographique, j’ai voulu aborder de façon personnelle et avec un point de vue émotionnel, tout ce qu’une enfant victime d’un trauma, et particulièrement le trauma de l’inceste, peut traverser tout au long de son chemin de vie, enfance, adolescence, entrée dans l’âge adulte, maternité, vie de couple, vie sociale, vie professionnelle. J’essaie d’expliquer comment j’ai traversé mes difficultés et quelles stratégies j’ai adopté, souvent à mon insu et donc de manière inconsciente, non voulue, pour ma survie psychique. J’y aborde tous les thèmes, allant de la manipulation mentale à la dépendance affective, en passant par le déni, le chantage affectif qui est un des grands piliers de la manipulation mentale, les somatisations multiples et variées, les déviances auxquelles je me suis confrontée, les difficultés de mes vies de couple et de ma sexualité, le non respect de moi-même et les choses que j’ai accepté des autres allant à l’encontre de la bienveillance.

J’y aborde aussi les dépressions, le mal de vivre, la grossesse, la maternité, le pouvoir de l’argent, la culpabilité, la victimisation, l’autosabotage, les dysfonctionnements alimentaires, les différentes thérapies que j’ai tenté pour soigner mes blessures.

Puis, j’y aborde l’Amour. Ce livre est un hymne à l’Amour, qui nous parle de la difficulté de l’amour, celui qui nous lie à l’autre, et particulièrement la personne à qui nous donnons notre cœur et l’intimité de notre âme, la personne sur qui nous posons un socle où nous reposer, nous ressourcer, nous sentir exister, nous remplir d’une nourriture affective. Cet autre qui nous fait nous sentir moins seul dans ce monde où le chacun pour soi prime sur le chacun pour l’autre. Ces autres qui sont au début de notre vie, nos parents.

Dans cette autobiographie, je parle de moi, mais je parle de vous. Nous, êtres humains à part entière, inconscients (mais parfois conscients) de nos failles, de nos noirceurs mais aussi de nos rayons de soleil. Nous, en quête d’Amour, à travers l’autre, à travers nous-mêmes, à travers le prisme déformé de nos pensées, de nos croyances, de nos projections, de nos suppositions qui bien souvent nous amènent à de grandes souffrances bien inutiles.

Dans cet article, j’aimerais aborder le déni : attitude de refus de prendre en compte une partie de la réalité, vécue comme difficilement acceptable par l’individu. Plus précisément et en psychanalyse, il s’agit d’un mécanisme de défense que l’individu met en place face à des perceptions qui lui paraissent menaçantes et traumatisantes.

 

Le déni de l’amour : la peur d’Aimer, un mur invisible pour se protéger

Je pense sincèrement que nous construisons nous-mêmes les murs de nos prisons, que nous fermons consciemment ou non, notre accés à l’Amour, par peur, parce que nous nous protégeons d’avoir mal. Cependant, l’Amour avec un grand A, celui que l’on décide de porter en soi, n’est-il pas la quête essentielle de toute une vie ? Faire le choix – car nous avons tous le choix – de préférer la lumière à la noirceur n’est-il pas le cheminement intérieur essentiel que nous devons parcourir le temps de notre existence en ce monde ? N’est-ce pas La Mission ? Celle de l’humanité ?

La véritable quête de soi, selon moi, se trouve en cet endroit de nous, où nous décidons de gagner le combat que nous menons contre nous-mêmes la plupart du temps, ce combat contre tout ce que nous ne connaissons pas de nous et qui nous empêche d’être maître de nous, conscient de l’être humain que nous sommes, et des valeurs que nous portons ; un être débarrassé de la souffrance, car la souffrance ferme les portes du paradis, la souffrance opacifie notre vision du monde, des autres et de nous-mêmes, de cet Amour qui dort, et ne demande souvent qu’à être réveillé, révélé. Cela demande du courage, une bonne dose de volonté et de pérséverance, cela demande de décider entre cette part de nous qui guide nos pas vers la facilité, tout ce que nous connaissons de nous, et cette autre part de nous inconnue attisée par la peur d’Aimer.

 

Le déni : se confronter soi-même pour naître à soi

« Le véritable lieu de naissance est celui où l’on a porté pour la première fois, un coup d’œil intelligent sur soi-même. » Marguerite Yourcenar – Les mémoires d’Adrien (1951)

Elargir sa conscience pour mener une vie plus riche de sens. Comprendre son être intérieur ; prendre la main du petit enfant qui dort en soi mais qui, même en dormant, nous fragilise de ses blessures non cicatrisées ; trouver la paix intérieure. Autant de bonnes raisons pour suivre le chemin spirituel menant à une meilleure compréhension du monde extérieure en lien avec les autres, en lien avec les valeurs fondamentales de notre humanité. Autant de bonnes raisons pour avoir le courage de faire face à sa réalité et trouver sa vérité. Ce que tout être humain a le choix de faire à certains moments de sa vie, pour ne plus continuer son chemin à l’aveuglette, car si ce choix ne nous est pas toujours donné à certaines époques, il y a forcément, un jour ou l’autre, une porte qui s’ouvre à nous, un déclic qui s’impose, une goutte qui fait déborder le vase de nos acceptations à la souffrance.

 

Sortir du déni : donner un véritable sens à la vie et construire son identité

L’acte de bravoure lorsque l’on fait le choix de sortir du déni, c’est certainement cette quête de soi indispensable à se connaître, dans le fond de ses ténèbres pour en extraire le doux parfum de l’identité, l’authentique, celle qui ne se nourrit pas des injonctions de nos propres parents ni des traumatismes de notre enfance. Se connaitre, pour ne pas reproduire les schémas que nous connaissons si bien et dans lesquels nous retombons si aisément, tant ils nous rassurent tout en nous faisant souffrir.  

 

Pour terminer cet article, je vous partage un extrait d’interview accordée par Alice Miller en juin 2005, trouvé sur le site https://www.alice-miller.com/ comment-sortir-du-deni/

Je vous conseille d’aller y faire un tour.

Comment peut-on amener les gens atteints de cécité émotionnelle à ouvrir les yeux ?

Alice Miller : « Je ne peux pas ouvrir les yeux des autres, ils les refermeraient très vite. Ils ne veulent pas voir la vérité, ou bien ils en ont peur, parce qu’ils s’attendent toujours à être punis par leurs parents, ou par Dieu, qui représente les parents. Je peux seulement ouvrir mes propres yeux et dire ce que je vois. Il arrive parfois que cela encourage d’autres gens à ouvrir un œil eux aussi, voire les deux. Ils sont souvent surpris alors de ne pas être punis, et même de se sentir soulagés, parce qu’ils cessent de se mentir à eux-mêmes. »

Thalia Remmil

 

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