Au Pays d'Elles
du trauma de l’enfance à la conquête de soi : L’Amour Toujours
Au secours, j’ai besoin d’Amour
Définition simple du mot amour :
L’amour, au sens général, est un élan du cœur qui nous porte vers un être. … On peut même parler d’une philosophie de l’amour
Définition du mot besoin :
Ce dont la non-satisfaction menace la vie ou la survie d’un individu. Ce qui est nécessaire au fonctionnement optimal d’un être vivant. (Par extension) Ce qui est nécessaire au bon fonctionnement d’un système, machine ou organisme.
« Tout l’univers obéit à l’Amour ; Aimez, aimez, tout le reste n’est rien. »
Jean de la Fontaine
Le besoin d’amour est donc essentiel à notre survie. Sans amour, un être vivant ne peut pas vivre, s’il en est privé, il peut pour ainsi dire mourir à la vie.
Je ne sais pas si l’amour peut rimer avec jour, bonjour, toujours…il peut rimer avec nuit, souffrance, dépendance.
Cet article fait suite au précédent : Je suis une droguée. Une droguée à l’amour ! L’Amour, que dis-je, avec un grand A. J’y fait référence à la dépendance affective, cette « prison de l’amour » dont il est essentiel de s’échapper et se désintoxiquer, car cette drogue enferme et fait perdre toute notion de consentement. Quand est-il alors de cette notion d’amour si elle nous vole la liberté de penser et d’agir ?
Et justement, est-ce que l’on se prive de notre liberté lorsque l’on aime ? L’amour est-il une cage ? Une magnifique cage dorée où s’endort notre vigilance au profit de notre aveuglement ? Être amoureux fait perdre la tête, on est comme guillotiné de toute raison, de toute pensée raisonnable, nos comportements sont perturbés par cet état euphorique dans lequel on est plus nous-mêmes.
Tellement de questions se posent autour de ce vaste sujet qu’est l’Amour !
Ici je parle d’Amour. Le vrai. Celui qui ne vole rien, qui nous donne des ailes, qui nous éclaire sur le chemin parfois très sombre de notre intériorité.
Quel écrivain ne parle pas d’amour ? Dans chaque histoire, dans chaque roman, dans chaque film, se cache l’amour. La haine aussi, le mal qui s’affronte au bien, le mal qui gagne parfois… mais ça je le laisse aux autres, moi je n’aime que les happy ends. J’ai été confrontée au mal. Je pense que chaque être a été confronté au mal dans son existence.
L’Amour : La maternité, cet amour qui ne porte pas toujours sa majuscule
« Dorothée est ainsi faite ! Quand il s’agit de sa fille, elle quitte tout illico presto, laissant en plan cuisine, mari, chiens, boulot ! Elle se quitterait, elle, s’il le fallait. »
Thalia Remmil. Permission de naître
La maternité ne rime pas toujours avec Amour.
Depuis l’enfance, j’ai cru en l’amour donné par les autres. Principalement ma famille, ma mère, mon beau-père, ma famille de substitution qui a été j’en suis certaine déterminante dans ma capacité à la résilience. Alice Miller, docteur en philosophie, psychologie et sociologie, est célèbre pour avoir montré que les parents peuvent leurs enfants. J’ai beaucoup lu les livres de cette psychanalyste, à l’époque où j’avais besoin de comprendre ce qu’il m’était arrivé et les conséquences des maltraitances que j’avais subies, sur ma vie d’adulte. Son fils Martin a écrit un livre sur elle dans lequel on découvre la réalité de cette mère qui porte la culpabilité terrible d’avoir laissé faire la violence paternelle sur son propre fils, de ne pas l’avoir protégé et donc pas assuré ses besoins de sécurité. C’est cette même femme qui a écrit tant de livres sur l’éducation qu’elle nomme « noire », a vécu elle-même la violence « noire » exercée sur son enfant, elle dit qu’elle a abandonné son fils et qu’elle comprend qu’il ait pris ses distances.
Je me suis souvent demandé comment une mère peut ne pas devenir « louve » lorsque l’on touche à un de ses enfants. Comment cet Amour qui devrait être inconditionnel n’est pas plus fort que tout, comment ma propre mère a-t-elle réussi à fermer les yeux de ce qui se déroulait sous ses yeux sans en ressentir de la souffrance intolérable ? Pire comment a-t-elle pu se rendre complice ?
Est-ce que ces êtres connaissent l’Amour ? Peut-on dire que l’on aime lorsque l’on ne sait pas donner à ses enfants cet amour-là ? Il vient d’où ce sentiment sur lequel je n’ai aucun contrôle lorsqu’il s’agit de mes enfants ? Ces instants d’amour ne passent pas par le mental, ils sont. Ils remplissent tous les vides, ils dépassent l’entendement, ils sont de petits miracles quotidiens, ils sont le plus haut visage de l’amour vrai.
Il n’y a que l’Amour maternel qui puisse sauver l’enfance de tous ces maux.
L’Amour : Ce désir des cœurs
« Le coup de tonnerre finit par opérer et leurs regards ne cessèrent de foisonner dans une nuée de tendresse amoureuse, complices comme deux amants irradiés par cette force d’amour indétrônable. »
Thalia Remmil. Tendresse aveugle
On ne peut évoquer l’amour sans évoquer le désir, cette sensation d’attraction et d’attente vis-à-vis d’une personne, qui ouvre en nous de drôles d’appétits engendrant une tension interne qu’il nous faut assouvir, parce que cette attente crée le manque et que le manque crée un vide bien souvent insupportable. C’est le serpent qui se mord la queue.
Je ne parle pas de sexualité. Je parle du besoin que nous ressentons de se remplir de l’autre comme si nous ne pouvions plus supporter d’être sans cet autre, qui a pénétré notre cœur, et le fait battre à la chamade. Pour moi, dire « je te désire » ne signifie pas simplement « j’ai envie de faire l’amour avec toi », ça signifie « Sois là près de moi, ton souffle sur ma nuque, ta peau contre la mienne, ton silence autant que ta présence, l’odeur de toi que je respire, tes mains qui me retiennent alors que j’ai peur que tout ça ne soit qu’illusion, ma confiance entremêlée de crainte, seras-tu là demain quand vieille et ridée je ne serai plus qu’une âme, mon corps trop pudique pour me donner à toi, seras-tu là pour m’aimer de cet amour sans condition ? »
L’Amour : Ce câlin des corps qui « ocytocine » les esprits
« Faire l’amour, ce n’est pas un acte sexuel, c’est se rencontrer jusqu’au bout de la nuit et jusqu’au bout de soi, l’un dans l’autre, l’un avec l’autre, les corps réunis en un seul cœur. »
Thalia Remmil.
Faire l’amour,
Au-delà des corps en fusion, c’est aussi se parler du bout des doigts, en silence, se dire ce qu’on ne peut pas mettre en mots, sur la peau caressée tendrement, réapprendre la confiance qu’un jour, abusée, on a plus osé donner,
Tenter d’offrir encore la douceur d’un regard, évoquer ce que demain pourrait de merveilles apporter, serait-ce le fruit d’un hasard, ensemble, dans ce monde où seul veut dire à deux, où seul ne fait plus mal,
Au bout de soi, aller aussi loin que les corps enivrés chavirent de ce bonheur, partagé, complice, de toutes les guerres menées, des combats perdus, des conquêtes gagnées, des choses qu’avant à deux, on a abandonné,
Faire l’amour, oublier qu’on existe le temps d’un fabuleux voyage, qu’est l’amour, mon amour, faire le rêve d’un toujours, le jour, la nuit, un miracle qui court si vite qu’il peut nous échapper, un mirage que l’on peut habiller de nous deux.
L’Amour : La guérison de l’âme
« L’amour est la force de guérison la plus puissante qui soit. »
J’ai fait de nombreuses thérapies pour tenter d’apaiser les souffrances de mon cœur, j’ai parcouru des sentiers où je me suis perdue, je suis allée vers des relations dans lesquelles je me suis enlisée, je n’ai pas toujours choisi ce que j’ai eu le sentiment que la vie m’imposait. Mais tout ce que j’ai fait, je l’ai fait avec amour. Je ne sais pas fonctionner autrement, et si parfois, je ressens de la rage au fond de moi, c’est une rage que je transforme en amour. Je refuse de me laisser imprégner par le mal, le diable n’a pas sa place chez moi. Il a essayé. Plusieurs fois. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai gagné. Les blessures de l’enfance cessent lorsque l’on ne les nourrit plus de toutes nos peurs inscrites.
Ma posologie ? : L’amour à boire et à manger sans modération. Aimer, à conjuguer à tous les temps, et à servir à toutes les sauces.
L’Amour : La résilience
« J’ai pour ma part, trouvé ma raison d’être, à mon existence donné un sens. Me révéler enfin ! … Je partage avec mes lecteurs mon amour pour la vie. »
Thalia Remmil. Tendresse aveugle
Selon Boris Cyrulnik, l’amour est un des principaux facteurs de résilience. Bien que nous ne soyons pas tous égaux devant les épreuves et les traumatismes, nous avons tous la capacité plus ou moins présente en nous d’encaisser les coups et de nous en relever. La résilience n’est pas génétique, et ne dépend pas de notre éducation. Elle est à l’intérieur de nous, elle est donc un élément psychique dont nous sommes dotés depuis l’enfance, qui peut être « mis en sommeil » puis se révéler au fil du temps. Elle est une sorte de pulsion de vie qui nous insuffle l’élan vital.
Je dis souvent que les fées se sont penchées sur mon berceau et m’ont donné ce don d’Amour que je porte en moi. C’est lui qui m’a permis de trouver la force de me tenir debout malgré l’océan de larmes qui se sont déversées de mon cœur depuis ma tendre enfance.
Thalia Remmil