Interview de Thalia Remmil
Par Angélique, le 3 septembre 2020 - Les Inspirations d'Angélique
C’est une des grandes nouveautés qu’il y aura dorénavant sur ce Blog, les interviews d’auteur(e)s , je pense faire une interview par mois d’un(e) auteur(e) , cela vous permettra de mieux connaitre la personne derrière son roman. J’ai pris un énorme plaisir à chercher et poser mes questions. Parfois je l’avoue, j’avais peur d’être un peu à côté de la plaque ou intrusive mais finalement ça c’est super bien passer et cette première collaboration avec Thalia REMMIL m’a donnée envie de poursuivre l’aventure des interviews.
Interview Original à retrouver sur le site « lesinspirationsdangelique » disponible ici
Vous qui me suivez sur ce blog ou sur instagram , vous savez mon amour pour les personnages cabossés dans les romans. Que ce soit dans « Tendresse Aveugle » ou « Permission de naître » les personnages ont tous une fêlures qui donnent une envie irrépressible de leur tenir la main tout au long de la lecture, de les accompagner afin de les aider à surmonter les obstacles, les voir grandir et surtout guérir . On les quitte le sourire aux lèvres et fier de leur parcours. L’auteure Thalia REMMIL s’impire beaucoup de son vécue pour donner vie à ses personnages, elle-même un peu cabossée par la vie elle se sert de l’écriture pour lancer des messages qui lui tiennent particulièrement à cœur.
Tout, d’abord, j’aimerai que tu me racontes ton parcours, comment es-tu devenue romancière?
Je ne voulais pas devenir romancière lorsque j’étais enfant, ni ado. Je n’ai jamais vraiment su ce que je voulais faire, trop paumée dans ma tête. Par contre, mon mode de communication a toujours été les mots écrits. Je faisais des poèmes à ceux à qui j’avais envie de dire mon affection, mon amour. Déjà j’écrivais l’amour ! J’avais un journal intime comme beaucoup de gamines. Je vivais beaucoup dans mon imaginaire et j’avais du mal à m’exprimer en parlant. J’ai fait naturellement des études littéraires et philosophiques puis j’ai entamé ma vie de femme en parfait déséquilibre, et l’écriture était une thérapie, une sorte d’exorcisme pour me laver de mes angoisses existentielles, et dieu sait que j’en avais. un jour, j’ai su que je voulais écrire, j’avais environ 50 ans.
Tes deux romans parlent de la relation parents/enfants. C’est un sujet parfois difficile. Au vue de ton parcours à travers la lecture des livres, je sens qu’écrire est une forme d’exécutoire. Peux-tu m’expliquez ton processus d’écriture et ton état d’esprit lors de l’écriture?
Lorsque j’écris, je me sens totalement vivante. C’est ça mon état d’esprit. Je me trouve alors dans une capsule hors du temps, hors de tout, je m’évade, je vole, je vibre, je cours ; mes doigts pianotent à une vitesse folle sur mon clavier, j’adore cette sensation de liberté, d’épanouissement, de consécration. Je dirais de résilience. Ma résilience à moi est passée par l’écriture. J’aborde beaucoup dans mes romans la relation parents/enfants car tout part de là, de cette relation d’amour ou de désamour. Cette relation si proche du paradis et de l’enfer.
J’ai cherché ma mère, j’ai cherché mon père. En mal d’eux. Je parle beaucoup du manque car l’absence d’eux dans le sens absence d’un amour sain et vrai a porté chez moi les germes du vide et de la solitude. Les germes de la souffrance. J’ai manqué de nourritures affectives, je me suis nourris autrement.
Dans une sur-adaptation permanente.
Tu écris avec émotions, avec « tes tripes », en tant que lectrice je l’ai de nombreuses fois ressenti. J’ai toujours entendu dire que lorsqu’un écrivain se donne entièrement il entre dans un état second et à parfois du mal à se remettre dans la réalité. Cela t’es-t’il déjà arrivée?
Oui, tout le temps, je suis tout le temps dans un état second lorsque j’écris, je l’ai expliqué pour mes deux premiers romans que j’ai écris sans vraiment les penser. Ils me sont venus ainsi. Ainsi soit-il. Guidée d’une main presque divine. C’est peut-être ça l’inspiration, J’ai la foi. Je ne suis pas croyante et je ne voue aucune dévotion à un quelconque dieu. Juste j’ai la foi. Je pense qu’il existe des choses invisibles à l’oeil nu, des choses qui se ressentent au fond de l’âme, qui viennent s’imposer à nous, il suffit d’ouvrir son cœur pour y avoir accès. Alors, moi, je donne mon cœur à bras ouverts, parce que je crois en l’amour, je crois que si nous voulons croire en quelque chose, alors croyons au pouvoir de l’amour.
Un nouveau livre est d’actualité. Peux-tu nous en parler?
En réalité, j’étais entrain d’écrire mon 3ème roman, il sera bientôt terminé mais j’ai commencé mon 4ème qui est une autobiographie. J’aime à faire ce qui me vient du cœur et mon cœur m’a dit d’écrire ce livre. Voilà. C’est aussi simple que ça. J’écoute les murmures de mon cœur. Ils sont de bons conseillers. C’est important pour moi d’écrire mon autobiographie car j’adore les histoires vraies. On ne parle vraiment bien, et on ne transmet vraiment bien que ce qu’on a soi-même traversé. J’ai le désir par mon histoire de toucher de nombreuses autres histoires de vie, des parcours de vie de femmes qui ont vécu le trauma de l’inceste. Puis tout ce qui se greffe autour. Une multitude de dysfonctionnements qui rendent l’existence impossible, infernale pour soi-même et pour les autres, enfants, conjoints, relations amicales, relations sociales, etc. Je veux apporter l’espoir, car je connais pour l’avoir traversé l’enfer de cette souffrance. On s’en sort ! On se relève et on se donne le droit à être heureuse ! Ce roman s’adresse aux femmes et aux personnes qui vivent avec ces femmes qui ont été des victimes mais qui ont le devoir de ne plus l’être ! Au nom de nous toutes !
Quels sont les auteurs qui t’inspirent?
Alors il y a Paulo Coelho, Amélie Nothomb, Grégoire Delacourt, Virginie Despentes, Alexandre Jardin, Laurent Gounelle, je dirais aussi les poètes, car j’adore la poésie, et puis certains paroliers de chansons m’inspirent beaucoup comme Grand Corps Malade.
Les histoires de vie m’inspirent, l’humain m’inspire, c’est sans doute la raison pour laquelle je suis avide de décortiquer les âmes humaines.
Quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaiterait se lancer dans l’écriture?
Je ne sais pas si je peux être bonne conseillère en la matière. Je dirais si tu aimes écrire, alors écris. Pas pour devenir riche et célèbre, juste pour devenir toi-même. Écris pour dire, écris pour passer ton message, écris pour insuffler aux autres ce en quoi tu crois, écris parce que pendant ce temps, tu vis pour de vrai. Lance-toi ! N’aies pas peur ! Ne recule devant aucun obstacle. C’est vrai pour toute passion, en chacun de nous sommeille un potentiel énorme dont nous n’avons pas connaissance, il faut aller l’explorer pour le trouver.
Je lis beaucoup de romans auto-édités mais cela fait peur à certain. Dit moi en quelques mots des arguments pour encourager d’autres lecteurs à franchir le cap des livres auto-édités.
Oui ça fait peur ! Oui ce sont des montagnes à gravir ! Oui on doit avoir plusieurs casquettes et quelquefois on a juste envie de baisser les bras! Oui c’est un parcours difficile que l’autoédition. Moi, sincèrement, j’aimerais trouvé un éditeur qui me prenne par la main, mais je resterai une auteure hybride car je pense que la liberté vaut le prix à payer.
Alors j’encourage ce parcours ne serait-ce que pour la fierté que cela apporte de l’avoir fait ! Yess, je l’ai fait ! Et j’ai grandi en même temps que je l’ai fait !
Alors n’ayez pas peur, si vous êtes guidés par ce désir, faites-le !
J’ai adoré « Tendresse aveugle » alors je vais m’attarder un petit peu dessus. Dans ce roman l’héroïne souffre d’un mensonge. Il l’a poursuivit jusque dans l’âge adulte. Il a en quelque sorte façonné sa vie. Pour s’en délivrer elle recherche la vérité, pourtant toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre. Pour Nahéma ça a été la délivrance, un Happy End en somme. Mais cela aurait pu être l’inverse, avais-tu envisagé cette possibilité pour ton livre?
Tu as adoré ce roman et j’en suis ravie, fière même. Ce roman, c’est implicitement ma vie. Implicitement, la petite Nahéma, c’est moi. Cette enfant en quête de vérité, en quête de sa mère, en quête d’elle-même. Ce lien avec son père (le mien se nomme aussi Grégoire, Greg), c’est le lien que j’aurais aimé avoir avec le mien… et mensonge il y a eu avec le mien, secret de famille, aveuglement de ce père fou amoureux de sa femme qu’il a perdu… mes parents ont divorcé j’avais 4 ans, mon père ne s’est jamais totalement remis de ce divorce. Nahéma connait la vérité de son histoire à la fin, et non, je n’aurais pas pu envisager une autre fin, car je n’aime que les Happys Ends. Car j’ai trop souffert pour finir mes romans sur autre chose que la délivrance.
Un petit mot pour la fin?
Merci Angélique d’avoir accepté de faire cette interview, d’avoir donné de ton temps, et de ton amour pour la lecture.
Le mot de la fin, c’est gratitude. Gratitude à la vie de tant me donner, autant d’amour, autant de reconnaissance, autant de désir d’être.
Je remercie du fond du cœur Thalia REMMIL pour m’avoir donné l’opportunité de l’interviewer . Merci de m’avoir donné de ton temps et pour toutes ses réponses touchantes, honnêtes et pleines de vie.