Définition :
L’argent est un moyen de change, le plus souvent matérialisé sous la forme de billets et de pièces de monnaie, qui est accepté par une société pour payer des biens, des services et toute sorte d’obligations. C’est donc un instrument de paiement. Son origine étymologique nous renvoie au vocable latin denarius, qui était le nom de la divise utilisée par les romains.
Je ne pouvais pas ne pas faire un article qui parle du pouvoir de l’argent tant sa place est importante dans mon parcours de vie. Depuis l’enfance, les autres ont pris le pouvoir sur moi de multiples manières et l’argent a révélé tout au long de ma vie son aspect hautement toxique dans ma relation aux autres : parents, amis, relations professionnelles, et bien-sûr relation à moi-même.
L’argent : une relation à sa propre valeur ?
« Qui donne de la valeur ? Qui en enlève ? Il n’y a que soi. »
Serge Desjardins
La dépendance et pire, l’addiction à l’argent, sont souvent liées à une faible
estime de soi. L’argent a le pouvoir « factice » de remplir ce vide existentiel que nous ressentons face à nous-mêmes, ce vide qui nous angoisse et nous pousse à acquérir ces choses qui sont en quelque sorte l’illusion que nous « sommes » alors qu’il ne s’agit que ce que nous « avons ». Nous avons le sentiment de combler ce manque terrible de cette relation à soi autosabotée et nous voilà dans le cercle vicieux de la fuite en avant à toujours vouloir plus pour nous remplir de biens qui ne nous comblent jamais. Sans chercher à comprendre ce qui nous pousse dans cette course folle, nous prenons le risque d’accumuler des richesses matérielles sans jamais découvrir le trésor essentiel qui fera de nous une personne heureuse. Ce trésor d’une valeur inestimable se trouve dans des contrées inconnues que nous découvrons dans cette formidable aventure intérieure lorsque nous osons ce voyage « dangereux » mais « salvateur » vers soi-même.
L’argent : indépendance ou dépendance ?
« La sécurité est une cage confortable. La liberté, un champ de risques. »
Jérôme Aubry
Être indépendant ou dépendant, c’est un état d’esprit que l’on se forge avec le temps en se libérant de certains conditionnements et croyances. La liberté c’est avant tout se sentir libre de penser, avant même la liberté d’agir comme on le désire. La vie en société implique que nous puissions ressentir souvent un manque de liberté d’action, car certaines relations nous obligent à être en interdépendance avec les autres. Mais rien ne nous empêche la liberté de penser…sauf lorsque nous nous connaissons si peu que nous ne nous faisons pas confiance et que nous préférons laisser les autres penser à notre place.
Alors l’argent peut-il changer ça ?
Non, je ne le pense pas. L’argent n’a pas de lien avec notre état d’esprit. Par contre il peut fortement aider dans certaines situations de dépendance à partir, s’enfuir, se réparer, dans le sens « se reconstruire » ailleurs matériellement parlant. Il n’est alors qu’un moyen concret de s’en sortir dans la vie plus facilement, plus rapidement mais en aucun cas, un moyen de conquérir la vraie liberté qui reste la liberté d’être soi.
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L’argent : une vraie richesse ?
« Quand le pouvoir de l’amour vaincra l’amour du pouvoir, le monde connaîtra la paix. »
Jimi Hendrix
Je suis certaine que l’argent n’est pas une richesse. Seul notre façon d’utiliser l’argent peut devenir une richesse selon l’état d’esprit avec lequel nous l’utilisons. Argent et altruisme sont un joli couple. Argent et empathie aussi. Argent et générosité. Argent et soutien aux autres. Argent et don de soi.
L’abbé Pierre a écrit je cite : « Avec tout l’argent du monde, on ne fait pas des hommes, mais avec des hommes et qui aiment, on fait tout. »
La vraie richesse est dans le cœur des hommes, l’argent ne devrait être qu’à son service pour faire le bien. C’est une utopie car le pouvoir de l’argent est un vice qui permet de perpétrer le mal. On peut toujours décider de voir le verre à moitié plein, il n’en reste pas moins que la réalité nous rattrape toujours et que l’argent procure un pouvoir aux personnes malveillantes sur la vulnérabilité.
L’argent : comment la perversion s’installe en filigrane
« L’argent ouvre les portes du vice et ferme celles de la vertu. »
Mazouz Hacène
Un bras de fer pour représenter le pouvoir de l’argent, c’est une belle image. Celui qui possède l’argent prend le pouvoir sur celui qui n’en a pas de manière sournoise, pernicieuse, perverse. Le pouvoir de l’argent prend ainsi dans certaines situations des allures de positions sadomasochistes où le dominant gère l’existence de l’autre en achetant son amour. Odieux et malhonnête, l’argent est aussi le pouvoir des escrocs de l’amour. C’est aussi une des stratégies des pervers narcissiques que de se servir de ce levier pour asservir l’autre.
On peut débattre longuement de tous les aspects « pervers » que peut prendre l’argent au sein du couple. Certaines réflexions qu’un mari fait à sa femme et qui peuvent paraître anodines sont pourtant toxiques lorsqu’elles viennent comme un couperet suggérer à madame qu’elle dépend financièrement de monsieur et qu’en quelques sortes, elle a juste le droit de fermer sa bouche car monsieur, lui, travaille durement pendant que madame, elle, même si elle travaille, n’est pas celle qui fait tourner la marmite ni paye les belles vacances…Ce n’est pas dit pour être malveillant, mais ça résonne comme une sentence : madame est dépendante, soumise sous le pouvoir de l’argent de monsieur.
Je connais très bien ce pouvoir malsain car mes parents l’ont utilisé avec moi et cela se nomme du chantage affectif. Je l’ai connu aussi dans ma relation à l’homme lorsque celui-ci utilise sa CB considérant que l’argent peut tout acheter, engendrant le sentiment de puissance chez lui et celui de soumission chez moi. C’est une forme de contrôle de l’homme sur sa femme et il ne faut pas oublier qu’en 1965 (je suis née en 1964), une femme ne pouvait pas ouvrir seule un compte en banque.
Et oui, ne l’oublions pas, l’argent c’est le pouvoir, pas le bonheur !
L’argent : fait-il le bonheur ?
« Si je cherche dans mes souvenirs ceux qui m’ont laissé un goût durable, si je fais le bilan des heures qui ont compté, à coup sûr je retrouve celles que nulle fortune ne m’eût procurées… »
Antoine de Saint Exupéry
De mes propres expériences de vie, l’argent ne m’a jamais apporté le bonheur. Je ne crache pas dans la soupe et je ne prétends pas ne pas aimer l’argent. Mais il ne me procure que le plaisir immédiat ressenti, jamais cette paix intérieure qu’il m’arrive de ressentir lorsque je me libère de mes peurs incontrôlées, de mes angoisses injustifiées, de mes pensées parasites, de mes frustrations immatures.
J’ai été tellement mal dans les plus beaux endroits du monde !
Je suis tellement sereine dans l’endroit le plus simple au monde et qui ne me coûte rien : mon esprit. Esprit tordu, vie tordue. Esprit sain, vie saine.
Le bonheur est une notion trop complexe et je ne crois pas à cette notion. Je crois aux moments de bonheurs, qui accumulés font que nous nous sentons heureux, en harmonie avec ce que nous sommes, en harmonie avec les autres.
L’argent : une quête d’amour et de reconnaissance
« La quête de soi est un chemin qui demande courage, amour et persévérance ; c’est la plus belle ascension que l’homme puisse espérer pour soi-même. »
Julie Debs
L’argent n’est qu’un des instruments que nous pouvons utiliser dans notre quête du bonheur. Comme tous les instruments, si nous ne savons pas bien en jouer, il y a des fausses notes, la mélodie n’est pas harmonieuse, les sons sont discordants, et cela nuit à notre joie d’écouter un joli morceau de musique qui avait pour objectif de nous détendre l’esprit.
Le pouvoir que prend l’argent dans certaines conditions peut nuire à cette quête de soi, cette ascension vers laquelle nous nous dirigeons avec force, espérant ainsi apprivoiser nos ténèbres, apaiser nos peurs, panser nos blessures.
Conclusion
L’argent est un symbole, de liberté, de plaisirs de la vie et de l’amour. S’il est une quête d’amour et de reconnaissance, il risque fort de devenir une monnaie d’échange dans un lien à l’autre toxique. Ni l’amour ni la reconnaissance ne s’achètent. Le besoin de reconnaissance va de pair avec le regard que l’autre porte sur nous et l’importance que nous y attachons. Ce regard ne se monnaye pas, il s’apprivoise en même temps qu’un travail sur l’estime de soi se fait afin de se libérer de ce besoin de l’approbation de l’autre.
La quête de soi est un long processus d’acquisition de confiance en soi, afin de se libérer de ce syndrome de l’imposture qui entre en jeu lorsque l’on se positionne en attente de validation.
On pourrait être tenté de chercher à être aimé ou reconnu grâce à l’argent mais c’est une condition qui ne peut en aucun cas nous apporter ni l’amour ni la reconnaissance, car les sentiments n’ont pas de valeurs marchandes.
Laissons l’argent pour ce qu’il est, un moyen dans cette quête de nous-mêmes et n’oublions pas que la seule richesse qui vaille vraiment la peine est celle qui brille à l’intérieur de notre cœur.
Thalia Remmil