ITINERAIRE D’UNE ENFANCE EN DEVIANCE
Pourquoi ne pas en faire un poème de cette enfance en déviance autant qu’en défiance ?
Une prose qui viendrait danser sur les vagues onduleuses de la souffrance que porte en elle l’enfance honteuse,
Elle se tord le ventre noueux de ce destin en mouvance,
Elle regarde au loin dans cet avenir qui ne peut s’écrire, car stoppé
Dans son élan de vie, stoppé, irradié et ruisselant des noirceurs,
De cette histoire vraie qui est la sienne, cette enfance en transes.
De ces parents qui se rient de lui, de sa tragédie,
L’enfant inonde ses draps, de sa peur le soir endormi,
Le cœur meurtri du petit qui donne sa confiance,
Que les autres grands, ces parents ont mis en défiance.
Personne ne le sait que cette enfance, bien loin déjà
A cassé tous ses jouets, et ne veut plus jouer,
Personne ne le voit, le chagrin au bord de ses yeux,
Seule la déviance pourra combler le vide de cet écrin.
Les jours se passent sur les caprices de ce destin,
L’enfance s’efface pour laisser place,
A ce monde de méfiance qui rime avec offense,
Le vice, le défi, le déni, la déchéance.
Ne pleure pas, ta vie c’est ton histoire,
La vérité qu’un jour tu sauras croire, et boire
La coupe jusqu’à la lie sera ton seul espoir,
Oui boire le calice jusqu’à la lie fera de toi de belles mémoires.
Que les enfants du monde liront le soir,
Que les parents du monde apprendront du désespoir,
Que les journaux écriront de cette histoire,
Pour que ruisselle la lumière dans cet instant libératoire.
Thalia Remmil